Adossée aux conforts du Gibloux, la commune de Marsens est issue de la fusion, en 2001, des villages de Marsens et de Vuippens. Elle s'étend par palier vers le nord-ouest. A 5 km du chef-lieu de Bulle, et à 25 km de Fribourg, la capitale du canton, la commune de Marsens jouit d'une excellente situation géographique, avec une belle vue sur les préalpes fribourgeoises et un accès rapide à l'autoroute (sortie Bulle à 5 minutes).
Sa superficie est de 1'050 hectares, dont 136 de forêts. Son altitude varie de 720 à 1070 m. Les villages limitrophes sont Riaz, Maules, Romanens, Le Châtelard, Sorens, Gumefens, Corbières et Echarlens.
Suite à la fusion, la commune de Marsens compte aujourd'hui 2'056 habitants (31.12.2022).
Pendant longtemps, nous avons attribué le toponyme de Marsens au nom de famille Marso. Curtis Marsingus fut la première appellation connue au IXème siècle.
Certitude aujourd'hui plus intéressante, Marsens doit son nom au dieu Mars, comme l'ont établi les fouilles archéologiques effectuées en 1974–1976 dans le cadre de la construction de l'autoroute. Ce que l'Abbé Gremaud d'Echarlens avait pris pour une villa romaine en découvrant le site en 1852 était un temple gallo-romain dédié au dieu Mars.
Ce temple sortit, il y a une dizaine d'années, à la fois de l'oubli et des limites communales. Il fut en effet déplacé de 18 mètres vers l'ouest et se trouve actuellement sur le territoire des communes de Riaz et Echarlens.
Nous pouvons d'ores et déjà déclarer qu'à partir de 1137, l'histoire de Marsens est liée à celle de l'Abbaye des Prémontrés d'Humilimont, couvent fondé par les sires Anselme, Guy et Boucard de Marsens, issus de la Maison d'Everdes-Vuippens. Cette Abbaye constitua une petite seigneurie protégée par les sires d'Everdes-Vuippens. Elle connut trois siècles de prospérité. De 1450 à 1580, ce fut la décadence; les religieux n'observaient plus strictement la règle de l'ordre, plusieurs se relâchèrent sur le plan moral, nous dit la chronique.
Sur la demande du Nonce Bonhomini et du gouvernement de Fribourg, le Pape Grégoire XIII supprima le couvent d'Humilimont (Humilis Mons) le 21 février 1580, pour en donner les biens au Collège de Fribourg que les Jésuites voulaient ériger. C'est ainsi que le 21 décembre 1580, Saint Pierre Canisius est à Marsens pour prendre possession d'Humilimont. Ce domaine passa par la suite à l'Etat de Fribourg qui y installa, sur la partie basse, l'asile d'aliénés, ouvert en 1875 et devenu maintenant l'Hôpital psychiatrique cantonal. Le reste des terres s'étendant jusqu'à Malessert sur le territoire de la commune de Sorens constitue l'exploitation agricole rattachée à l'Institut Agricole de Grangeneuve.
De 1549 à 1798, Marsens fait partie du bailliage d'Everdes-Vuippens, puis du district de Bulle de 1798 à 1848 et enfin du district de la Gruyère.
Vuitpot est vraisemblablement le fondateur de Vuippens qui vivait vers les années 500 ou 600, car son nom indique une origine germanique. Comme la plupart des envahisseurs installés en Romandie, il aura reçu des terres et s'y sera établi. Grand propriétaire, il aura donné son nom à la future localité. Au cours des siècles, Vuitpot a changé souvent de nom pour parvenir à l'orthographe actuelle de Vuippens. Ainsi, en 856, il s'écrit Vuitpedingus ou encore Unipetdingus. En 1228, Wippens et en 1245 Wippingen, en 1668 Vuipens et enfin Vuippens.
Pourquoi tant de variantes ? Sans doute à cause de la diversité des idiomes parlés par les habitants et les autorités de la région. De 1224 à 1549, s'installent les seigneurs de Vuippens. Ulrich I de Vuippens est le premier seigneur connu. Les seigneurs de Vuippens sont issus de la famille de Corbières. C'est ainsi qu'une branche reçut dans son lot l'avouerie d'Humilimont et put se dire issue des fondateurs de l'abbaye d'Humilimont. Le conte de Gruyère était leur suzerain.
De 1348 à 1350, a lieu la guerre d'Everdes. Elle fut fatale aux seigneurs et au bourg de Vuippens. Vuippens fut incendié en 1349. Guerre, contestations, procès, maladie, tout cela constitue des signes de faiblesse. Rodolphe II alla chercher appui chez les ennemis de hier. Il se fit recevoir bourgeois de Fribourg. A part la carrière brillante de Rodolphe III, les seigneurs de Vuippens ne font pas beaucoup de bruit. Petermann fut le dernier seigneur de Vuippens. Il finit dans l'impossibilité de payer ses dettes et ses biens furent distribués à ses créanciers en 1547 qui les vendirent à l'Etat de Fribourg.
De 1549 à 1798, fut le temps des baillis. Le dernier bailli, Griset de Forel fut simplement invité à quitter le château de Vuippens. Alors disparurent seigneurie et bailliage après une durée d'environ 6 siècles.
En 1798, date qui marque le début de la République helvétique, commence une période de changements qui conduisent à la création de la Suisse moderne. Vuippens fait partie de 1798 à 1848 du district de Bulle puis du district de la Gruyère.